dimanche 29 juin 2014

Quelques mots à propos de Thomas Savy...



Quelques mots à propos de Thomas Savy, vous savez, ce musicien à l'expression généreuse, limpide, habitée de grâce et d'aisance, d'élégance en somme. Hé bien, j'écoutais ce matin encore son premier album, Archipel, un appel à la traversée, celle qui vous fait aller au-delà de vous-même, mais relié aux autres. Ceux que vous retrouverez, changés comme vous sans doute, et ceux qui ne sont plus, mais dont vous chérissez l'empreinte indélébile que leur passage a déposé au plus profond de vous-même. Entendez-vous aussi ces présences mêlées ? Ces maîtres du be-bop qui soufflent dans les voiles, aux mêmes mesures que les flux européens. Effectivement, Thomas Savy vogue sur l'Actuel, celui qui nous traverse tous, pourquoi choisir ? Il y a inquiétude pourtant dans ces inflexions, ce timbre qui parfois se fait rauque, dans l'impatience d'un apaisement.
Part one, on sent la suite venir et j'enchaîne avec son deuxième album, French Suite. Là, c'est implacable, la coque du navire n'est plus portée par un souffle profond, mais confrontée aux éléments, acier inclus. Les aigus coupent, les graves prennent possession et la palette intermédiaire, large et précise, ne vous demande pas votre avis. Ça n'a pas peur de tâcher, oui il fut bon élève, mais sa prise de parole est indéniablement à son nom et sa virtuosité n'a rien à faire avec la démonstration. J'en sors épuisée et pourtant avide du suivant opus, la sincérité du témoignage et l'aiguisement du geste sont une fois de plus nourrissants.
Nous replongeons dans les profondeurs, Bleu Archipel 2, le blues y apporte sa glaise...
Je ne vais pas vous en parler parce que je ne suis pas encore sortie du voyage, j'ai pourtant eu l'honneur de l'écouter un peu avant son arrivée dans les bacs, et je n'ai pas non plus envie de prendre ne serait-ce qu'un peu de cette distance nécessaire. J'applaudis avec bonheur la nomination de cet album aux Victoires du Jazz ce 12 juin 2014, je me régale des articles élogieux qu'on lui réserve, et je salue ici respectueusement mon ami, mon frère, Thomas Savy.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire