vendredi 7 octobre 2016

Les Indes, d'Edouard Glissant, au Rocher de Palmer!

Je vais vous dire les ami-e-s, je viens d’un milieu où on est tellement préoccupé par comment garder un toit sur la tête et comment nourrir ses enfants, qu’à priori je n’étais pas franchement prédestinée à transmettre des poèmes! Sauf que, c’est précisément là que j’ai eu besoin de ce souffle qui entraine à voir le beau et à avancer. J’ai retrouvé cette beauté, que j’appelle sans cesse et sans laquelle j’étouffe, dans les photos qu’Anabell Guerrero a fait sur les réfugiés du camps de Sangatte. On y voyait des personnes, pourtant dans le plus grand dénuement, belles, belles et fragiles comme des fleurs rares. J’ai voulu qu’Anabell fasse la scéno des Indes parce que je voulais ce beau là, humain, fragile. J’ai rêvé de travailler avec chacun des musiciens qui jouent ce poème avec moi, CHACUN. L’électro d’Eddie Ladoire qui arrive à métalliser une vibration que vous avez pourtant cru naitre dans votre ventre, Raphael Imbert au saxophone qui prie avec moi, lui qui n’a pas de religion, moi non plus d’ailleurs, Thomas Savy, Sonny Troupé, Felipe Cabrera, de magnifiques jazzmen. C’est quoi le jazz??? C’est le mélange d’hier et d’aujourd’hui, c’est se laisser surprendre par l’inconnu, lui donner beaucoup en se pardonnant peu, c’est le traditionnel, le classique, le populaire sans la moindre frontière territoriale, culturelle, qui se mêlent et se frottent. C’est un grand bordel qui s’organise en se faisant parce qu’il faut que ça groove ensemble. Une Créolisation. Tout ça, on le vit dans Les Indes et on veut le vivre avec vous et c’est pas du slogan, parce que seul, ben ça ne marche pas, ami-e-s. 


Le Samedi 15 Octobre 2016

                                     


photo de Martin Sarrazac

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