jeudi 28 novembre 2019

Jimi Hendrix par Lydie Salvayre : HYMNE


Jim Hendrix, né le 27 novembre 1942 , mort à 27 ans le 18 septembre 1970.
« Il était timide.
Il avait le charme efféminé des timides.
Leur douleur.
Il approuvait courtoisement les conneries qu’on lui expliquait plutôt que d’en débattre. Il était incapable de dire non. Il était incapable de soutenir un regard hostile. 
Lorsqu’il parlait il mettait sa main devant sa bouche, comme pour s’excuser de l’ouvrir.
Il l’ouvrait peu.
Sa réserve était son inclinaison naturelle, et sa morale. 
Il ne savait pas déchiffrer la musique; Il était infoutu d’écrire et même de nommer les formes musicales inouïes qu’il inventait. Le sentiment de cette incapacité aggravait considérablement sa timidité naturelle. Lorsqu’il se vit contrait d’avouer à Miles Davis (lequel lui avait transmis une de ses compositions en signe d’amitié), lorsqu’il se vit contraint de lui avouer qu’il ne savait pas déchiffrer sa musique, il eut envie d’entrer sous terre. Et d’y rester.
Il fut le 18 août 1969 l’audace même.
Il fit ceci, il s’empara de l’Hymne et il le retrouva.
Il eut ce front.
Il prit ce risque. »

HYMNE d’après Lydie Salvayre, du 16 au 31 janvier au Théâtre Antoine Vitez Scène d’Ivry, avec Felipe Cabrera à  la basse et aux compositions, Vladimir Médail à la guitare, Coline Dalle aux costumes, David Antore à la scénographie et aux lumières, Claude Valentin au son, Carl Carniato à la vidéo et l’équipe du théâtre Antoine Vitez qui nous accueille en résidence.

Les détails sur le site de la Compagnie Loufried : 





lundi 11 novembre 2019

FRÈRES MIGRANTS de PATRICK CHAMOISEAU




Dimanche 17 novembre à Bordeaux, nous formerons un cercle ouvert de réflexion et de partage avec Patrick Chamoiseau, Béata Umubyeyi-Mairesse et Fadoua Roh. Vous êtes les bienvenus.

Voici deux extraits de l’ouvrage dont je ferai une lecture. Dans ce premier, l’auteur évoque la Relation, précieux poécept pensé par Edouard Glissant : 
« La Relation ne crée pas de communauté fondée sur la même narration - le grand récit unique, les mêmes ancêtres, la même identité devenue intangible. Elle fait exploser les fixités dans une conscience partagée, toute de conscience individuelles portées à un optimal degré de plénitude. Conscience dès lors toujours en devenir dans un essaim d’images. C’est pourquoi elle relie, relaie, relate, rallie, allie, et que ce mouvement ressemble à de la joie. »

« Seulement, la paix capitaliste et financière n’est pas la paix. Elle est fourrière d’une barbarie qui domestique les barbaries anciennes sous l’arche des « mœurs douces » où fricotent les banquiers, les affairistes et les marchands. Au fil de sont triomphe , cette barbarie perd de son invisibilité, voit surgir ses basses-fosses et déborder ses cales se révèle en final tout aussi virulente qu’une vieille arche de Noé où se concentreraient à des degrés divers toutes les virulences qui avaient existé… Ho ! que les morts massives en Méditerranée nous dessillent le regard ! Qu’elle nous permette de distinguer les petites morts du quotidien, le désastre disséminé dans l’écume de nos jours, l’innommée catastrophe dont l’ombre en chique taille pèse à fond parmi nous de tout son impossible!… »  
FRÈRES MIGRANTS de Patrick Chamoiseau éditions Seuil

Le dimanche 17 novembre à 15h, à La machine à Lire, 
8 Place du Parlement 33000 Bordeaux