vendredi 13 mai 2016

"Lampedusa ce que nous disent les gouffres" de Patrick Chamoiseau


"toute douleur est apprendre et ce chant est connaître"


Composition électroacoustique: Eddie Ladoire
Vidéo: Carl Carniato
Voix: Isabelle Fruleux


Lampedusa, ce que nous disent les gouffres


Toute horreur crée son gouffre
ainsi celle de la Traite à nègres qui fit de l'Atlantique
le plus grand oublié des cimetières du monde
(crânes et boulets relient les îles entre elles
et les amarrent aux tragédies du continent)

Le gouffre chante contre l'oubli,
en roulis des marées
en mots de sel pour Glissant pour Walcott et pour Kamau Brathwaite
(fascine des siècles dans l'infini de ce présent où tout reste possible)

Celui de l'Atlantique s'est éveillé
clameurs en méditerranée !
l'absurde des richesses solitaires
les guerres économiques
les tranchées du profit
les meutes et les sectes d'actionnaires
agences-sécurité et agences-frontières
radars et barbelés
et la folie des murs qui damnent ceux qu'ils protègent

chaussures neuves et crânes jeunes font exploser les vieilles concentrations !

les gouffres appellent le monde
les gouffres appellent au monde

l'assise ouverte
les vents qui donnent l'humain
l'humain qui va au vent
les aventures des peurs et des désirs
la seule richesse des expériences menées à la rencontre
les solidarités qui se construisent et qui construisent
les coopérations qui ouvrent et qui assemblent
et le suc et le sel de l'accueil qui ose

L'enfant a eu raison de mettre ses chaussures neuves
ce qu'il arpente au delà de nos hontes
c'est le tranchant des gouffres génériques
qui signalent sous l'horreur
et qui fixent sans paupières
l'autre possible ouvert du meilleur de nous

en ombres en foudres en aubes
les gouffres enseignent longtemps

(toute douleur est apprendre et ce chant est connaître)

chant partagé d'une même planète.

Patrick CHAMOISEAU

mardi 10 mai 2016

10 mai...en commémoration


Aimé Césaire, Une Tempête (extrait)


Ariel:
"M'ennuyer! Je crains que les journées
ne me paraissent courtes!
Là où les cécropies gantent d'argent l'impatience
de leurs mains
Là où les fougères délivrent d'un cri vert
le noir tronçon têtu de leur corps scarifié
Là où la baie enivrante mûrit l'escale
pour le ramier sauvage
par la gorge de l'oiseau musicien
je laisserai tomber
une à une
chacune plus délectable
quatre notes si douces que la dernière
fera lever une brûlure
dans le coeur des esclaves les plus oublieux
Nostalgie de liberté!"



lundi 2 mai 2016

Les Indes Edouard Glissant


"Où est la femme, le printemps, où est son âme que l'amant déchire?"

Ce poème est un hymne à la Terre-Mère, un hymne à la femme, aux libertés, bafouées hier et aujourd'hui encore...
Les Indes, d'Edouard Glissant, célèbre le vivant contre tout assujettissement

Avec: Isabelle Fruleux (mise en scène - voix),Thomas Savy (direction musicale - clarinette basse), Raphaël Imbert (saxophone), Felipe Cabrera (contrebasse), Sonny Troupé (batterie, tambour ka), Eddie Ladoire (électroacoustique), Anabell Guerrero (scénographie), David Antore (lumières), Claude Valentin (son), Carl Carniato (vidéo)




samedi 6 février 2016

Les Indes - Edouard Glissant

"Il n'est de ville ni d'azur,
 où le regard du dieu n'a laissé son empreinte!
L'homme est ce dieu, quand il tue l'homme,
 ou l'humilie d'eau sainte; quand il pèse."

Les Indes - Edouard Glissant

Les Indes 
d'après les poèmes d'Edouard Glissant. 

Les 11 et 12 mars 2016 au théâtre Antoine Vitez d'Ivry

Réservations en ligne,  par téléphone ou sur place
Compagnie Loufried

Direction artistique, conception: Isabelle Fruleux

Direction musicale, compositions : Thomas Savy

Avec : 

Voix : Isabelle Fruleux 

Clarinette, clarinette-basse :Thomas Savy
Electroacoustique : Eddie Ladoire
Contrebasse : Felipe Cabrera
Saxophone : Raphaël Imbert
Percussions : Sonny Troupé

Scénographie : Anabell Guerrero 



Production déléguée : Compagnie Loufried.

Coproduction Théâtre d’Ivry Antoine Vitez, L’OARA et le Carré-Les-Colonnes.

Avec l'aide à la création du Conseil Départemental du Val-de-Marne,
et le soutien du Fonds d'aide à la création et à l'innovation de la ville de Bordeaux. Ministère de la Culture (en cours).

Résidence de répétitions au Théâtre de Bligny.



dimanche 10 janvier 2016

Les Indes... les premières en mars !

"Maintenant la réalité est fille de l'homme vraiment: née des contradictions qu'il a vécues et suscitées." Les Indes. Edouard Glissant


les 11 et 12 mars 2016, 
au théâtre d'Ivry Antoine Vitez
Les Indes 
d'après les poèmes d'Edouard Glissant. 
20h00


Conception et direction Isabelle Fruleux
Compositions et direction musicale Thomas Savy
Scénographie Anabell Guerrero

Avec Isabelle Fruleux - voix 
Thomas Savy - clarinette basse
Felipe Cabrera - contrebasse
Eddie Ladoire - électroacoustique
Sonny Troupé - percussions
Raphaël Imbert - saxophone

Vidéo Carl Carniato


mardi 3 novembre 2015

Danser!

Un ami vient de me rappeler ça de Yacine Kateb:
"...Je change de souffrance quand celle qui m'accable devient insupportable. Je retourne à Nedjma pour la boire avec son dieu amer; je retourne à l'archaïque commencement des choses et des mots, pour réparer les déchirures, les violences et les divisions du temps..."
Pas joyeux hein? Mais magnifique! Pourtant j'aime rire et danser, je vous assure. Et puis rire de moi surtout, parce que des autres et du monde, pfff... en ce moment ça me paraît nettement plus compliqué et pas si marrant finalement. Alors je replonge la tête la première (et le corps aussi, en même temps, c'est important), dans les mots de ceux qui s'y sont frottés, au monde je veux dire. Et j'ai envie d'une fête, je la prépare... j'arrive! Il risque même d'y en avoir plusieurs, je vous en reparle juste avant le printemps, très bientôt. Et si nous devons danser au bord du gouffre, dansons, oui mais dansons ensemble!
Pour commencer il y a cette occasion de se retrouver, le samedi 7 novembre au Théâtre Antoine Vitez d'Ivry. J'y serai très attentive: TOUT EST TOUJOURS POSSIBLE